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La chair crue

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  Vlanck voyait partout des morceaux succulents, laiteuses épaules, cuisses fraîches, décolletés lumineux, lèvres cerise, tendres rotondités si claires, nettes... La lumière du jour jaillissait tragique — boucherie des sens !... esthétique de la viande... Démesure. Excès. Vlanck percevait la chair en soi, pure, crue, exempte de toute teneur humaine. Il était livré au règne de l’apparence, éprouvant de plein fouet l’épaisseur sensible des corps, la luminosité des peaux. Toutes ces fraîches étudiantes le faisaient bander tout entier à mort… Il vivait dans une immense boucherie sensorielle… Il voudrait éclater, crever pour de bon dans le scintillement des chairs lumineuses…  ... Par une après-midi d’automne Vlanck croisa une jeune Anglaise dans les toilettes de la bibliothèque universitaire. Ses lèvres vermeilles étaient d’une fraîcheur saisissante, tout son corps débordait de volupté. Ils se regardèrent fixement, puis il écrasa ses lèvres sur la bouche de l’Anglaise qui l’ouvrit, lui do

Les fesses crues qui s'illuminent

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Au printemps Pinarville et le campus se transformaient en boucherie solaire. Fraîches cuisses surgissant éclatantes, jupettes trémulant au soleil, tétons pigeonnants illuminés — blancheur étincelante, exposée... Vlanck pouvait voir le grain de peau, la tache de rousseur sur le dos, l’infime nævus sur le sein, une veine sous la peau laiteuse de la cuisse succulente… et les petites culottes !… tenues légères ! diaphanes ! ... micro-jupes !… et des nombrils !... Dès le mois de mars les portes de l’enfer s’ouvrent et la lumière du ciel guide le crâne de Vlanck sur les voies du massacre. Il rage de voir l’azur immense éclairer tragiquement les cuisses et les seins. Sa cervelle se met à bouillonner et il maudit le soleil. Par une belle journée de printemps Vlanck marchait fébrilement parmi les passants de la piétonne et très commerçante rue Sainte-Catherine. Le ciel était bleu et les femmes belles ; sa tête était en feu, il avait la gorge sèche. Il était vorace, furax. La peau dél

La lumière d'un sein

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L’analyse des seins coupés révéla la présence de traces d’ADN féminin étranger auxdits nichons. La nouvelle fit les grands titres des médias : « Le Boucher de Rectaleville serait une femme. » Cependant depuis quelques jours une belle dame en noir apparaissait régulièrement dans les rues du centre-ville. Ses gros seins étincelants, d’une beauté hallucinante, d’une blancheur stupéfiante, débordaient du décolleté de soie noire scandaleusement profond. Elle se promenait doucement, sadiquement, étalant ses charmes cruels sous le regard effaré des passants ahuris qui tressaillaient devant l’éclat blessant des nichons. Il y avait quelque chose d’atrocement intolérable dans la singulière semi-nudité de la femme en noir qui avait la peau laiteuse et la chevelure d’un noir absolu, et dont la lenteur hautaine, le regard énigmatique, la beauté brutale et contrastée étaient aussi austères que voluptueux. Les seins à moitié nus faisaient songer aux seins coupés — idée confuse, ineffable mais l

Viscères et cyber nichons

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------------------------------------ D'un coup de hache, Vlanck, zombie virtuel ossifié, fracasse le melon vespéral qui crachote son suc dans la fraîche gueule du soir. Églantine harnachée d’un gode d’acier défonce la gorge à son porc qui trémule en enculant sa poupée androïde aux seins cryptés. L’angoisse sensorielle s’épand le long des connexions matinales de boyaux effarés. Google s’est glissé dans les tièdes replis de ta merde, titillant les infimes recoins d’intimes frayeurs, tout au fond de tes tripes ahuries… pendant que Facebook enconne la moelle de ta vie. La connexion se délite, se délabre, pue la mort, et injecte sa fièvre pixellisée dans les boyaux de la crève globale. Le cancer digital s’insinue dans le flux anal. Et Google vomit le vide de son foutre noir dans la putréfaction binaire du désir décapité. — Sur Google-Image les gros nichons te mèneront à l’algorithme de ton propre cadavre. Boyaux. Côtes brisées. Œsophage troué crachant le sang dan

Les ménades de Neuilly

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------------------------------------- Dans la bouche de Vlanck  la grosse langue de la rousse frétillait, se lovait, délice à la limite du délire… il avalait son nectar… il aspirait son souffle si suave, capiteux... Savourant sa peau elle glissa sans hâte du cou au braquemart. Mais quand la langue effleura le gland une grande blonde armée de ses gros seins et d’un long couteau de cuisine surgit rugissante : — J’vais te bouffer les burnes moi ! pour de bon ! vociféra-t-elle. Hé ! les filles ! J’vais les lui couper merde !... la bite et les valseuses... on va débiter tout ça en petites tranches… Qui veut une tranche de bite ? Qui veut du gland ? J’me demande si ça va se dégonfler, la bite… si ça va pas se ratatiner tout petit tout petit une fois saignée merde ! merde ! j’veux bien voir ça moi … hein les filles !... Elle avança toute nue, menaçante, bras levés, la lame brillant au-dessus du vif éclat de ses ronds nichons sur lesquels ondulaient des mèches platine : — Si ça

Saveur anale

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----------------------------------- …        Il n’y avait pas d’ascenseur, il portait chaque soir son lot quotidien de bière jusqu’à sa chambre au deuxième étage de l’hôtel, rue Biot, près de la place Clichy. Un soir, au moment où il entamait son deuxième pack de Kanterbraü, l’on frappa à sa porte. — Ouvrez s’il vous plaît ! vite ! ouvrez !  C’était une voix féminine, ahurie... Il ouvrit : une jeune femme tremblait nue, blême, échevelée. Elle entra prestement sans rien dire et refermant la porte poussa un soupir de soulagement.  Devant Vlanck elle se tenait debout, cheveux foncés, teint opalescent, bouche lippue, grands yeux sombres, mascara liquéfié en grosses larmes noires s’écoulant sur sa blanche nudité. Vlanck retourna à son fauteuil et à ses bières, tandis qu’avec son ample chevelure elle s’essuyait les seins aspergés de rimmel lacrymal. Ayant cessé de larmoyer, les yeux scintillants elle le regarda fixement un moment, avança mollement roulant les hanches, et, s’asseyant su